
Fasciathérapie : l'accordage somato-psychique
A force de faire des mouvements sans y prêter la moindre attention, la sensation concrète d’habiter un corps se perd progressivement, et parfois même la conscience de soi, de sa propre identité, finit par vaciller. Danis Bois
La fasciathérapie est une thérapie manuelle et gestuelle des fascias élaborée dans les années 80 par Danis Bois, kinésithérapeute, ostéopathe et Docteur en Sciences.
L’accordage somato-psychique (ASP) :
Il s’agit d’un protocole de fasciathérapie. Il s’inscrit dans la relation d’aide manuelle. Il vise à détendre le corps et à le mettre en lien avec l’esprit. Lorsque le corps se relâche, les pensées s’apaisent et l’histoire de la personne «se libère».
Cet accordage permet de rendre la parole au corps, d’acquérir une présence à soi, de développer ses capacités perceptives.
Notre corps nous permet d’être en lien avec notre environnement. Il a un talent de perception. Il s’agit d’entrer en dialogue avec lui pour solliciter nos ressources. On va chercher ce qui est déjà en mouvement pour en remettre là où il n’y en a plus.
Concrètement : vous êtes allongés sur le dos, sur la table de massage, avec vos vêtements. J'effectue des mouvements lents et réguliers, assez subtils sur différentes parties de votre corps. Ce soin manuel dure environ trois quart d'heure. Il s'agit également d'un moment de détente, où l'attention est portée sur ce qui se passe dans le corps et en vous. Ce temps de toucher est précédé et suivi d'un court temps de dialogue en lien avec l'expérience vécue.
Les effets du toucher de l’ASP : Le toucher en fasciathérapie permet de rééquilibrer les grands systèmes du corps, de réguler le stress, de rétablir les rythmes (circulation, veille-sommeil …). Lorsque le mouvement revient, ce qui était bloqué se libère, prêt à être accueilli. Il peut s’agir d’une émotion, une pensée, un souvenir, une douleur, un relâchement, un rêve, etc. Le fait de bouger à l’intérieur fait changer aussi à l’extérieur. En amont des tensions et problématiques, la personne peut trouver en elle un lieu de sérénité et de paix d’où elle peut observer son histoire sans qu’elles aient l’impact habituel. Elle peut ainsi percevoir de nouveaux points de vue, de nouvelles ressources lui permettant de s’harmoniser elle-même. Qu’est-ce que le fascia ? Le fascia est considéré comme un organe à part entière (depuis les années 2000), même s’il est partout dans le corps. Il forme un réseau complexe, nous reliant de la tête aux pieds et de la superficie à la profondeur, offrant une globalité anatomique. Il s’agit de tissu conjonctif qui enrobe ou tapisse tous les organes et éléments du corps. Il pourrait s’apparenter à une sorte de grande toile d’araignée qui relie toutes nos parties. Le fascia enveloppe, cloisonne, relie, protège, assure les plans de glissement. Il s’agit d’une membrane vivante qui sert de courroie de transmission et de voie de circulation entre les différents organes et tissus du corps. Il est considéré comme l’organe sensoriel le plus étendu dans le corps. 1) Le fascia, un tissu en mouvement : le biorythme sensoriel Le fascia possède son rythme propre, que Danis Bois a nommé le biorythme sensoriel. Il intervient dans tous les échanges liquidiens et métaboliques jusqu’au niveau cellulaire. Il s’agit d’un mouvement organisé, interne au corps, révélé par le fait de le percevoir. Il est présent dans toutes les structures du corps. Ce mouvement est une relation. Il est nécessaire d’être en lien avec lui pour cocréer. Il est force de croissance sensorielle. 2) Le fascia : un tissu réactif Le fascia réagit lorsque nous vivons un choc, qu’il soit physique (coup, accident, etc.) ou psychique (émotions, trauma). Il se contracte pour protéger les tissus. Quand le choc est passé, il reprend sa position initiale. Si le choc est trop grand ou s’il y a plusieurs chocs répétés, le fascia peut perdre sa réversibilité spontanée. Il reste contracté et perd son mouvement naturel. Quand il perd sa rythmicité, cela impacte le fonctionnement des échanges de liquide dans le corps. Il peut en résulter des crispations tissulaires, des tensions musculaires, des pertes de plans de glissement (manque de souplesse), des adhérences, des fibroses, des blocages articulaires. Ces pertes d'adaptabilité peuvent être à l'origine de maladies. Lorsqu’il réagit aux émotions, il provoque les sensations de « boules dans la gorge », de « cœur serré », de « nœud dans l’estomac », de « sensation d’oppression » ou d’« étau dans la tête ». Lorsque le fascia se contracte, il provoque une désertion sensorielle et une insensibilité, pour préparer le corps au choc, une stratégie face à la douleur. S’il perd son mouvement, même si la situation revient à la normale, le rapport sensoriel peut rester déficient. La personne ressent moins son corps et peut perdre le sentiment de soi, ce qui peut affaiblir sa confiance en elle.